Le 18 janvier 2019
Ti-Jean, avec toi, hier, j’ai réécouté le palmarès de tes chansons préférées, soit celles de Robert Charlebois, Louise Forestier et Diane Dufresne…
À l’époque de mon enfance…
Je me rappelle de tous ces vinyles de 33 tours que tu possédais dans ta chambre que tu avais peinte tout en noir… tu étais tellement fier de me partager tes coups de cœur musicaux dans cette noirceur. Nous y avons beaucoup ri. Nous n’avions que 10 années de différence d’âge. Pour moi, tu étais comme un p’tit cousin, même mon ami… pas un oncle.
À l’époque de mon adolescence…
Je me remémore m’être ennuyée de tes absences. Toi, un gars « ben ordinaire », « tout écartillé » entre Montréal et Trois-Rivières. Tu rêvais de Québec en me disant que c’était trop cher, mais qu’un jour… Grand-maman était inquiète et en attente d’un téléphone. Tu étais parti à la conquête de l’amour et de la liberté. À vélo, sur le pouce et à pied, toujours léger, « sans job stédée », mais sans manquer d’argent pour fumer. Oh! que tu en as fumé des cigarettes!!!
Je suis devenue jeune adulte…
« J’t’aime comme un fou! J’t’aime comme un fou! You, ou, ou, J’t’aime comme un fou, mais tu t’en fou! J’ai perdu vingt kilos t’en es-tu aperçu? » À ton retour à Trois-Rivières, chaque fois, grand-maman trouvait que tu avais maigri. Et pourtant? « Entre deux joints, tu pourrais faire qu’que chose! Entre deux joints, tu pourrais te grouiller l’cul! » Avec mon âme de « sauveuse », j’essayais de te motiver : «Moi je te dis que té capable Ti-Jean! » Un jour, tu m’as emmenée marcher pour me montrer où tu travaillais, soit à l’Auberge de Jeunesse de Trois-Rivières.
Devenue femme et mère…
Puis, « Attentionne! Conceptionne! »
Tu avais du gros fun
À fêter la « libérationne »,
Lumière d’artiste,
Rêves en couleurs,
Idéologie de grandeurs,
Diane Dufresne, et oui! Toi et elle en photo!
On s’prend pour un artiste!
« J’veux d’l’amour!!! »
« Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, QUÉBEC! Si j’avais les ailes d’un ange, je partirais pour QUÉBEC! » Et je t’ai rencontré à vélo sur la piste cyclable. Je t’ai crié, on s’est embrassé. Tu es resté un homme « ben ordinaire » rempli de bonté et aimant jaser. Ta vie à toi, c’est encore la musique. De nous deux, de bons souvenirs nous avions conservés. « Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, QUÉBEC! »
Des années passèrent, m’ennuyant de toi, à ma demande, mon oncle André, a fait les démarches afin que je te visite chez M. Kègle, bref, chez toi mon cher Ti-Jean. Je l’en remercie encore… ce fut notre dernière rencontre et nos dernières accolades. Ton frère m’a donné la chance de visualiser ton bonheur de vivre à Québec… Je réalise que TU AS CONCRÉTISÉ TON RÊVE AVANT DE NOUS QUITTER.
Et comme Charlebois, tu me dirais aujourd’hui :
« Ne pleure pas si tu m’aimes. Je suis seulement passé de l’autre côté. […] Pense à moi, souris, prie pour moi et continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. […] Et donne-moi le nom que tu m’as donné. »
Au revoir Ti-Jean! Je t’aime! xx
Danielle Bergeron
NB. : J’ai composé ceci en lien avec les titres et les paroles des chansons de Robert Charlebois en l’honneur de mon oncle Ti-Jean. Veuillez en excuser l’orthographe favorisant la prononciation lors de la lecture à voix haute. Le contenu ne doit offusquer personne; je n’ai fait que relater quelques faits et mes propres souvenirs. Merci!